Le grand chemin

18Nov/17Off

Telle viande, tel vin

On peut être amateur de bons vins et n'avoir aucune idée de quel vin se marie harmonieusement avec telle viande. Je le sais, car je suis dans ce cas. J'adore le vin, mais j'ai toujours été infichu de savoir lequel servir à table ! Enfin, ça, c'était avant. Car depuis un cours d'oenologie que j'ai effectué à Dijon le mois dernier, j'en ai appris un peu plus sur le sujet, et me sens bien plus à l'aise lorsque je reçois des invités à dîner. Alors, voici quelques astuces pour ne pas commettre d'impair. Le boeuf aime les rouges charpentés, surtout lorsqu'il est grillé ou rôti ; mais lorsqu’il est bouilli ou en terrine, il lui faut du fruit et de la nervosité. Pour une terrine de queue de bœuf, toujours assez gélatineuse, il faut des vins assez pointus : Un touraine gamay ou un vin blanc sec et nerveux... Le pot-au-feu demande assurément un rouge, souple et frais. Un beaujolais, un coteaux-du-lyonnais ou une côte-roannaise. Le bourguignon, avec sa sauce bien concentrée, a besoin d’un vin structuré : un bourgogne bien mûr, d'une bonne année, mais aussi un vin du Sud, corbières ou roussillon, ou un bordeaux, dont les tannins seront assagis par la sauce. Pour toutes les autres viandes de bœuf, araignée, paleron ou filet poêlés, rosbif au four et rumsteack grillé, il faut de la mâche et des tannins : vins rouges de Bordeaux ou du Sud-Ouest, du Languedoc ou même des Coteaux d’Aix, éventuellement élevés en barriques, ce qui leur confère des notes boisées fumées qui s'accordent bien aux parties plus grillées. Quant à l’entrecôte ou la côte de bœuf poêlées, plus persillées et donc plus grasses, elles ont beaucoup de saveur et se marient parfaitement avec les tannins un peu austères d’un madiran ou d'un cabernet-sauvignon bordelais, bien plus qu'avec la charpente arrondie d'un merlot boisé trop flatteur. J'espère que ces quelques conseils vous seront autant utiles qu'ils le sont à moi. Personnellement, ils me changent la vie ! Et si vous souhaitez en apprendre plus sur le sujet, vous pouvez toujours faire un cours d'oenologie et poser la question à un expert. Voilà le site où j'ai trouvé mon cours, si ça vous intéresse. Davantage d'information sur ce cours d'oenologie à Dijon en surfant sur le site web de l'organisateur.

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18Nov/17Off

Frontière mexicain : le commerce est mort

Rahil Iqbal le dit sans détour: « Le commerce est mort. » Selon elle, la rhétorique de Donald Trump contre les immigrés – en majorité mexicains – a décimé les ventes à San Diego, à la frontière avec le Mexique : « On fait 70% » de ventes de moins qu’avant. Cette Pakistanaise de 64 ans est propriétaire de plusieurs boutiques de vêtements à San Ysidro, un district de San Diego, dans le sud-ouest de la Californie, qui jouxte la ville mexicaine de Tijuana. La chambre de commerce locale a pour sa part constaté une baisse des ventes de 35% à 45% depuis l’arrivée du milliardaire au pouvoir. Son président Jason Wells assure que la peur et l’incertitude ont eu un effet dévastateur chez beaucoup de Mexicains qui avant traversaient la frontière mais n’osent plus le faire. Les ventes de téléphones portables dans la boutique de Jorge Trujillo ont ainsi chuté de 30%. Les clients mexicains expliquent qu’ils craignent notamment que le gouvernement américain collecte des informations personnelles sur tous les immigrés à partir des réseaux sociaux, mesure annoncée par l’administration Trump et censée avoir débuté le 18 octobre. Les rafles policières de sans-papiers, largement médiatisées, ont également créé une certaine paranoïa: les gens craignent que « la police de l’immigration pense qu’ils vivent ici (illégalement) et leur confisque leurs visas », explique Jorge Trujillo. Mais il y a aussi une part de colère et d’orgueil blessé chez les immigrés à l’idée que le républicain ait gagné il y a un an l’élection en promettant de construire un mur à la frontière et d’expulser des millions de sans-papiers. Récemment, le locataire de la Maison Blanche a également annoncé la fin du programme Daca qui donnait un statut temporaire aux « Dreamers » (rêveurs) les jeunes sans-papiers arrivés enfants aux États-Unis, et dont ont bénéficié plus de 500.000 Mexicains. « Ça a attisé un sens de fierté mexicaine », souligne le président de la chambre de commerce de Tijuana, Mario Carigñán. De pain béni pour les commerçants côté mexicain: ils affichent des hausses de chiffres d’affaires allant jusqu’à 10%. « Je préfère consommer à Tijuana, c’est une question de dignité », assure à l’AFP Soraya Vásquez. San Ysidro-Tijuana est le poste frontalier le plus fréquenté de la planète, avec des milliers de personnes qui passent d’un côté à l’autre chaque jour. Surfant sur la vague de patriotisme et de mécontentement face à Trump, la chambre de commerce de Tijuana a lancé en janvier une campagne de marketing, « J’achète à Tijuana », pour promouvoir le commerce local et inverser la fuite de consommateurs mexicains qui dépensaient encore jusqu’à il y a peu quelque 6 milliards de dollars par an aux États-Unis, d’après les experts. « Les gens achètent des vêtements avec écrit Tijuana en lettres géantes », raconte Carlos Zúñiga, directeur commercial de la marque « I love 664″ – le code postal de la ville – qui fait un tabac. Beaucoup de ses clients – américains et mexicains – veulent envoyer un message à Trump, assure-t-il. Certains font toutefois fi du président américain et préfèrent encore passer de l’autre côté, motivés par un calcul de qualité-prix, comme Carmen, une commerçante de 56 ans qui refuse de donner son nom de famille. Elle vient aux États-Unis chaque semaine faire des emplettes dans l’un des magasins de Rahil Iqbal. Les gens qui vivent près des États-Unis « sont habitués aux produits américains », dit-elle en montrant son butin, transporté dans un sac poubelle noir: affaires de sport, sous-vêtements, etc. « Ça fait plus de 25 ans que je viens. Les produits mexicains ne sont pas d’aussi bonne qualité et ils sont plus chers. » Et Donald Trump? « Tout ça c’est de la politique. Moi, je travaille pour survivre », répond-elle. John Walker, gérant d’un grand centre commercial juste de l’autre côté de la frontière, fait partie des rares qui n’ont pas souffert de l’effet Trump, bien au contraire: « Ici, tout ce qui compte, c’est les marques » et ses clients continuent à venir pour cela.

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10Nov/17Off

Un changement de fond

Ca doit être assez bizarre, d'être à l'origine d'un changement majeur de société. D'être à l'origine d'une lame de fond qui emporte l'ancien monde et remodèle le paysage et nos habitudes. Tel doit pourtant être l'impression de Ronan Farrow, l'homme qui a permis de faire tomber Harvey Weinstein. Depuis, et même si certains ne le voient pas encore, le monde a changé. La honte a changé de camp, et les victimes osent parler de leurs agresseurs, en parler publiquement. Le phénomène est international, et dans des milieux très différents. Kevin Spacey pour le cinéma américain, Roy Moore (un magistrat ultra-conservateur candidat au Sénat dans l'Alabama) pour la politique, Gilbert Rozon pour l'entertainment québecois et français... Et nous n'en sommes à mon avis qu'au début de la vague. Désormais, les prédateurs sexuels, aussi puissants qu'ils soient, devront soit réfréner leurs ardeurs, soit vivre dans la peur d'être dénoncé à tout moment. Peu importe qu'ils aient engagé une armée d'espions et même une ancienne du Mossad pour imposer l'omerta comme l'avait fait Weinstein : si ce dernier est  tombé en dépit de toutes ses précautions, n'importe qui peut tomber pour ses actes et connaître une chute sans fin. Bref, en un mot : merci, monsieur Farrow.

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