Le grand chemin

22Mai/18Off

Des sensations plein la tete

Si j'ai pratiqué pas mal d'activités délirantes ces dernières années, l'une d'elles manquait encore à ma pinacothèque de souvenirs : un vol en avion de chasse. Il faut dire que l'expérience n'est pas donnée et réclame un peu d'organisation préalable, ce que j'ai en général du mal à faire. Mais j'y tenais vraiment, et, après une première annulation de dernière minute en raison de conditions climatiques défavorables, je suis enfin passé à l'acte. L'aventure s'est déroulée lundi dernier à l'aéroclub de Rennes, où je me suis présenté à 11h. Après l'incontournable briefing où l'on m'a exposé les procédures de sécurité, j'ai pu enfiler mon uniforme de pilote avant de me rendre sur le parking du tarmac. C'est là que le Fouga patientait. Si le nom ne vous dit rien, vous le reconnaîtriez entre mille dès le premier regard : c'est un appareil facilement reconnaissable, avec sa queue si caractéristique (en forme de V) et ses couleurs flashy (c'est un appareil d'entraînement qui servait à la Patrouille de France, d'où ses couleurs festives). J'ai pris place dans le cockpit et me suis laissé attacher à mon siège par l'équipe : il ne s'agissait pas qu'il y ait du jeu dans les sangles, une fois en l'air ! Enfin, après tout un tas de check-lists, on est partis vers les cieux. Les premières minutes se sont révélées assez tranquilles, et m'ont permis d'appréhender les sensations de vol à bord de cet appareil. Ce qui m'a le plus frappé, c'est que l'appareil ne bouge pas d'un iota malgré le vent : on est loin d'un vol en Cessna, où l'éternuement d'un chinois en Chine suffit à secouer l'appareil ! Enfin, le pilote m'a informé qu'on allait commencer la voltige. On a commencé par une série de virages et on a enchaîné par une série de tonneaux. La pression des G m'a pressé contre le siège et m'a coupé le souffle sous l'effet de la surprise. Ce n'était pas douloureux, mais c'était tout de même très intense ! J'ai senti mon champ de vision se rétrécir soudainement et me suis contracté pour éviter le black-out : je ne pensais pas que ça viendrait si vite ! Le pilote m'a demandé si je me sentais capable de continuer et j'ai secoué vigoureusement la tête. Positivement, évidemment. Parce que même si c'était à la limite du trop, c'était tout de même en dessous, et proche de la perfection, en termes de sensations extrêmes. Le pilote s'est donc lâché et m'a fait la totale : breaks, tonneaux, vol en piqué, looping serré. Tout y est passé. Durant les courts moments de répit entre les enchaînements, j'essayais de retrouver mes repères, mais tout allait tout simplement trop vite pour déterminer où se trouvait la terre. Le pilote me demandait à intervalles réguliers si j'étais encore conscient et je répondais alors en riant. Parce que même si les figures me laissaient pantelant, même si mon cœur battait à tout rompre et que je commençais à sentir un début de nausée quand les G relâchaient leur pression, je n'avais pas peur. Au contraire : je n'aurais échangé ma place pour rien au monde ! Le seul bémol de cette activité, c'est malheureusement sa durée. C'est peu, une demi-heure. Même si je n'aurais peut-être pas pu continuer plus longtemps, j'aurais aimé poursuivre quelques minutes de plus. Mais j'ai toujours été un sacré gourmand. Retrouvez toutes les infos sur ce de vol en L39 Albatros à La Roche sur Yon en suivant le lien.

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